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Didier Adam, photographe d’un métier : la coiffure. Interview
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Si une silhouette est incontournable dans l’univers de la coiffure, c’est bien celle de Didier Adam, photographe, qui immortalise depuis 1980 les plus grands évènements de la profession. Shows, concours, et acteurs du métier n’ont presque plus de secrets pour lui.
Nous avons voulu lui rendre hommage en le plaçant sous les feux de nos rampes. Interview.
Christine Margossian
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Didier Adam vous êtes le photographe spécialiste des évènements coiffure, pourquoi ?
Lorsque j’étais étudiant à l’école de photographie une amie m’a signalé que son coiffeur participait à un concours à Strasbourg et qu’il avait besoin qu’on le suive pour cette compétition. Elle-même étant indisponible j’ai donc accepté de la remplacer.
C’est ainsi que j’ai découvert cet univers via les compétitions du CAT - Cercle des Arts et Techniques - . En acceptant ce dépannage je me souviens que l’étudiant que j’étais en avait eu plus en déplacement et autres frais qu’en ventes de photos.
Et pourquoi avoir continué ?
Les autres concurrents avaient trouvé génial que leur ami soit suivi par un photographe. De ce fait un deuxième puis un autre m’ont missionné pour photographier leurs épreuves et petit à petit je couvrais mes frais et… me faisais un peu de bénéfices. A la suite de cela je me fais repérer par le directeur de Coiffure de Paris, à l’époque Camille Rubis, qui m’offre un poste de salarié.
J’ai œuvré pendant trois ans pour ce journal côtoyant ainsi toute la profession : coiffeurs, fournisseurs, franchises, leaders, groupements artistiques…
Vous n’avez photographié que des évènements à cette époque ?
Non mon travail s’est diversifié. Partageant les mêmes locaux que le magazine Votre Beauté, les occasions d’assister les shooting mode & beauté se sont multipliées, les séquences de step by step, les concepts de salons, des portraits. Je suis devenu un vrai polyvalent. D’ailleurs une fois que je me suis mis à mon compte tout mon réseau est devenu client !
L’Oréal Professionnel pendant 20 ans à raison de trois fois par semaine, le groupe Provalliance, Dessange, Dervyn…
Qu’en est-il aujourd’hui ?
La presse a beaucoup évolué et de nos jours on ne dépêche plus son photographe mais on demande aux organisateurs d’envoyer les reportages. C’est plus économique mais finalement tout le monde a les mêmes photos. D’autre part les évènements sont globalement moins nombreux.
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Quelle est donc votre nouvelle offre ?
Je travaille beaucoup en architecture, nature morte, portraits et bien sûr toujours en mode et beauté. Mais je fonctionne surtout avec mes réseaux et pas forcément liés à la coiffure. J’ai par exemple la banque BNP, Edouard Leclerc pour lesquels je travaille très régulièrement dans l’année.
Revenons encore un peu à la coiffure Didier, qu’est-ce qu’un bon photographe de scène ?
C’est celui qui sait transmettre, dans le rendu du travail, un volume pris avec le meilleur angle, la bonne lumière, un fond intéressant, le cadrage. Il faut aussi être capable de photographier à la fois du plein pied, du détail et repérer dans la coiffure ce qui est intéressant. Exemple sur un chignon plaqué à l’avant, alors que tout le travail est dans la nuque, il est inutile de photographier de face… mais à force de fréquenter les coiffeurs je sais avec mon expérience ce qu’ils aiment montrer ou cacher !
Voyez-vous sur vos clichés une évolution de la profession ?
Oui bien sûr ! N’oublions pas que la coiffure est un métier de mode à part entière et que les formes, les textures, les volumes changent tout comme le maquillage et les silhouettes. La différence c’est que par exemple hier pour un concours de championnats de France nous avions 100 candidats à photographier et aujourd’hui… une dizaine !