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Portrait Bruno Estatoff : le coiffeur, formateur et photographe
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Christine Margossian
Bruno vous avez un parcours de coiffeur formateur, vous êtes aussi photographe, pouvez-vous nous éclairer pour ces expertises aussi multiples que variées ?
Je suis en effet coiffeur et formateur. Côté coiffure j’ai créé, avec mon binôme de l’époque, les salons Incognito à Lyon. Un groupe régional de huit salons puis développé l’art de l’enseignement aux côtés de Maurice Melone, continué un temps pour le groupe Jack Holt et depuis 2006 j’ai conçu un concept de salon modulable qui accueille la semaine les clients, le lundi & mardi les séminaires de Your Cut Academy, et enfin l’espace se transforme en studio photos. J’ai aussi collaboré avec la maison Eugène Perma en tant que membre de l’équipe artistique puis tour à tour coiffeur Ambassadeur l’Oréal Professionnel et H3 Expert.Quelle est la particularité de vos stages de coupes ?
J’apporte toutes les références et l’histoire de la mode qui fait souvent défaut aux coiffeurs. C’est-à-dire que lorsque je m’appuie sur mes collections pour les séminaires, j’explique comment je la crée, d’où viennent les informations, comment les décrypter, à quel type de consommatrice elles s’adressent et quels arguments présenter en salon.
Je suis attaché à la capacité culturelle de pouvoir parler de l’origine de chaque courant mode. En somme mes stages sont all inclusive culture mode et technique.Vous mettez la culture mode en premier et la technique ensuite pourquoi ?
En effet j’ai longtemps été conditionné par le souci du détail des coupes anglo-saxonnes mais aujourd’hui j’ose presque dire que seul le style final compte. Le look et la satisfaction client sont mes priorités. J’estime que des techniques qui demandent au minimum 1h30 de réalisation ne sont plus d’actualité… sauf si l’on est capable de mettre le juste prix de notre valeur en face.
En fait je travaille mes coupes comme le photographe que je suis c’est-à-dire que je visualise l’ambiance finale.Et comment votre vision du travail se traduit-elle en salon ?
Le process du diagnostic est primordial bien sûr mais j’insiste sur la performance d’un hair stylist en mode, qui sait argumenter le courant de chaque saison dans le seul but de satisfaire sa cliente contrairement au pur technicien de la coupe.
N’oublions pas que ce qui intéresse les consommatrices, c’est leur look en sortant de nos salons. D’autre part comme je l’évoquais en amont, j’ai aussi comme chaque chef d’entreprise, le souci de la rentabilité. Quant à mon équipe j’ai la chance de travailler en famille avec mon frère et mon fils. Nous parlons le même langage et je suis ravi de les voir partager ma philosophie de travail.Quand est-il de Bruno le photographe ?
De la vision à la création d’images il n’y a qu’un pas que j’ai franchi il y a sept ans en me lançant pour mes propres dossiers de presse. Motivé par la publication de ceux-ci j’ai bien sûr continué et j’ai été surpris lorsqu’un client/ stagiaire m’a demandé de réaliser un shooting pour sa marque.
C’est avec une boule au ventre que j’ai accepté l’offre et avec le trac d’être rémunéré à ce titre pour ma première ! Encore une précision, le coiffeur que je suis avait toujours une vision de la prise de vue, d’un cadrage et cela me frustrait parfois de ne pas avoir exactement ce que je voyais.
Le fait d’avoir ces deux compétences créent le lien avec mes clients coiffeurs que je comprends par le fait.Un message pour vos amis coiffeurs en guise de conclusion ?
Je souhaiterais que les coiffeurs considèrent plus ce qu’ils font, qu’ils le montrent en l’exprimant à leurs clients, leurs amis pour être considéré comme un coiffeur avec un C majuscule et un expert de la mode! -
Bruno Estatoff