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INTERVIEW EXCLUSIVE de CYRILLE HASSAM: Expert pour Livecoiffure
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Il passe 14 ans chez L’Oréal Professionnel où il occupe différents postes, de représentant à la direction de clientèle de grands comptes nationaux, en passant par l’encadrement commercial ou encore la formation au sein de la structure CONSEIL ET DEVELOPPEMENT.
Il décide ensuite de rejoindre un groupe de 150 salons dont il prend la direction commerciale durant quatre ans et demi. Il se passionne pour les métiers liés à la beauté, la mode et le luxe, mais développe un intérêt plus global pour le métier de « COMMERCANT ».
Fort de son expérience, il met aujourd’hui ses expertises à disposition des dirigeants d’entreprise qui souhaitent du conseil, de l’accompagnement personnalisé ou de la formation , en particulier dans le domaine du management opérationnel.1- Quel est votre ressenti sur la situation actuelle côté coiffeurs?
Le contexte actuel est difficile, personne ne peut le nier. La situation de la coiffure pays par pays reste néanmoins contrastée.
En Suisse, la coiffure reste sur un rythme relativement dynamique au regard de ce qui se passe en Espagne où les mesures drastiques prises depuis 2008 pour relever le pays ont fatalement provoqué des dommages directs sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
La France se situe quant à elle dans une situation intermédiaire, mais avec une croissance négative.
Dans ce climat plus tendu, on voit très clairement l’écart se creuser entre les affaires qui affichent de la croissance ou qui se maintiennent, et une grande majorité qui voit son chiffre d’affaires diminuer.
Les effectifs des salons ont tendance à être de plus en plus ajustés, et beaucoup de dirigeants on été contraints de regarder de plus près les comptes de leur entreprise. Il faut dire qu’avec des lignes de crédit accordés par les banques qui n’en finissent pas de diminuer, ils n’ont pas beaucoup le choix.
Alors forcément, le moral généralement observé n’est pas au beau fixe !2- Selon vous, comment les coiffeurs doivent-ils regarder l’avenir ?
Positivement ! L’espacement des visites des clientes pourrait nous faire croire que la coiffure ne plait plus : c’est faux ! Le défi majeur des coiffeurs est d’ailleurs de reprendre leur vraie place dans les habitudes de consommation des femmes.
Selon moi, le point de départ est de bien comprendre que la concurrence indirecte (celle d’autres commerces que la coiffure) est féroce ; en particulier, les sollicitations des sites de vente en ligne sont légion et sont autant de détournement de pouvoir d’achat pour la coiffure. Avec 78% d’internautes et 77 millions de téléphones connectés à internet, la tentation d’achat est omniprésente.
Devant ce phénomène, qui n’exclut pas les autres types de concurrence, il est primordial que les coiffeurs sachent repenser leurs affaires, et veiller à ce qu’elles soient en conformité avec les attentes des clientes : des salons qui véhiculent une belle image, une hygiène irréprochable, des équipes vraiment formées tant sur le plan du métier que sur le plan du coiffeur « commerçant ». Les clientes recherchent les salons qui sauront leur apporter de la nouveauté et de l’expertise, du service et de la reconnaissance … et fuient les autres.
Cela vaut du reste aussi pour les hommes, qui contrairement aux idées reçues, sont nombreux à ne pas apprécier d’être « expédiés ».
Par ailleurs, il est indispensable de travailler sur les différents leviers de croissance encore disponibles dans les salons de coiffure, en particulier la vente de produits ou de matériel. Enfin, les patrons coiffeurs doivent définitivement accepter l’idée qu’ils sont avant tout des chefs d’entreprise, ce qui implique une gestion de plus en plus draconienne de leur entreprise, et de tenir un discours de plus en plus pointu à ses équipes. La clé du succès réside en un seul choix : agir ou subir.3- Vous avez travaillé pour des grands groupes, aujourd'hui vous souhaitez apporter votre savoir-faire à des plus petites structures, pourquoi?
Soyons clairs, je suis à la disposition de toutes les structures, des groupes jusqu’aux salons individuels. Apporter du conseil sous forme d’accompagnement personnalisé, c’est cerner avec son client les points à traiter, l’aider à trouver les solutions, élaborer un plan d’action et le suivre pour qu’il y ait du résultat. Parfois, un seul mot, une seule idée suffisent.
Sauf qu’une structure importante est souvent plus apte à solutionner un bon nombre de problématiques car il y a plusieurs acteurs à bord qui réfléchissent ensemble. Et vous connaissez l’adage : il y a plus de choses dans plusieurs têtes que dans une seule !
C’est pourquoi je suis particulièrement ouvert aux demandes de structures plus petites, dans lesquelles le patron est souvent seul face à ses problématiques, n’ayant souvent d’autre avis que le sien. C’est du reste souvent un frein à la prise de décision.4- Comment qualifiez-vous le coaching vis à vis des coiffeurs?
Avant tout, je m’intéresse surtout à ce qui se passe de l’ouverture d’un commerce jusqu’à sa fermeture : améliorer sa maîtrise des chiffres clés du salon, dynamiser le management et la motivation de ses équipes, optimiser l’organisation du salon et sa propre organisation (bien positionner le rôle du dirigeant au sein de son entreprise), affiner sa politique marketing, rationnaliser le parcours client, repérer les leviers de croissance de chiffre d’affaires.
Pour les structures plus importantes, les thèmes abordés sont adaptés à la taille de l’entreprise, et traiteront des domaines plus vastes. Et puis il reste ce chantier immense qu’est la nécessité de vendre : du service, des produits, du matériel, bref ce qu’on veut mais vendre, car sans vente point de salut !
Mais pour répondre plus précisément à votre question, qui dit accompagnement personnalisé dit d’abord relation forte avec son client donc investissement personnel important. L’objectif est d’obtenir des résultats, pas de faire du blabla. La première étape est de bien comprendre le mode de fonctionnement du dirigeant ainsi que celui de son entreprise.
En second lieu, il s’agira de bien cerner sa demande au regard de ses besoins. Enfin, la troisième étape consiste à le mettre sur les meilleures pistes et définir ensemble un plan d’action qu’il devra suivre de près pour que cela soit efficace. Et j’y veille !
Apporter un regard extérieur, sans jugement mais sans concession non plus, c’est donner l’occasion au dirigeant de prendre de la hauteur et de faire certains choix importants avec plus de sérénité, voire d’audace. C’est parfois bousculer aussi… mais comme dans les films américains, à la fin ça se termine toujours bien !5- Que souhaitez-vous apporter aux lecteurs de livecoiffure?
L’idée est de prendre du recul sur ce qui fait le quotidien d’un patron. Une série d’articles ludiques permettront à chacun de se conforter dans ses idées ou au contraire de puiser de la matière pour avancer au sein de son entreprise.POUR VOTRE ACCOMPAGNEMENT BUSINESS PERSONNALISE
EDEN ROC CONSEIL – cyrille.hassam@sfr.fr