Finale Coiffure du 25ème Concours Un des Meilleurs ouvriers de France

Christine Margossian

Nicolas Christ que représente le concours des MOF en 2015 alors que la première exposition nationale du travail se tint, rappelons-le en octobre 1924 à l’Hôtel de Ville de Paris inaugurée par le Président de la République Gaston Doumergue ?
Ce concours représente toujours l’excellence professionnelle du geste de tout artisan, avec ce souci de se rapprocher, tant que faire se peut, de la perfection. Les épreuves de notre métier ont quant à elles évoluées pour plus de modernité. La technique demeure associée à l’artistique avec plus de place à la créativité.
Le candidat du 25ème concours est plus libre dans son expression mais il a toujours besoin de trois années pour se préparer au quotidien en régional et en national.

Combien de coiffeurs se sont engagés ?
Au départ nous avions 85 inscrits. 39 ont tenu jusqu’aux qualifications et ce dimanche 18 finalistes étaient à pied d’œuvre.

Le concours a-t-il la même valeur du fait de la modernisation des épreuves ?
Oui absolument, le niveau d’exigence n’a pas baissé du fait de nouvelles épreuves. Le rapport entre la difficulté et la technique est toujours le même. J’en veux pour preuves les deux derniers concours : l’avant dernier, pour lequel vous étiez vous-même jury Christine, n’a vu aucun MOF consacré et pour la dernière session une seule candidate a obtenu la qualification suprême…

Quelles sont les épreuves de la finale ?
Les épreuves finales sont au nombre de quatre, à savoir :

Coupe brushing couleur coiffure masculine et féminine d’une durée de 40 mn
Coiffure de mariée d’une durée de 50 mn
Coupe transformation libre coiffure masculine et féminine d’une durée de 40 mn
Coiffure à thème d’une durée de 120 mn dont 30 mn de préparation.
Remise d’un dossier technico-artistique présentant le projet et le suivi d’exécution sur un support multimédia d’une durée maximum de 5 mn. Il contiendra des dessins, croquis, méthodes servant à la réalisation et sera illustré de photos présentant les différentes phases.

Pourquoi le titre de MOF n’est-il pas aussi médiatisé que celui de la gastronomie ?
Toute discipline a sa vitrine et pour les MOF c’est la cuisine ! Ce qui n’enlève en rien le mérite des 160 professions qui participent à ce concours. A nous de communiquer davantage, ce que nous ne faisons pas assez je vous l’accorde. Pour autant la profession commence à attirer les médias.
Les projets d’émissions télévisées ne manquent pas et TF1 s’est jetée à l’eau la première il y a peu. D’autres chaînes comme M6, France 2 et Arte ont également leurs propres concepts en préparation. La profession sera donc médiatisée de façon générale.

Vous parlez de vitrine Nicolas, ne pensez-vous pas que le problème est là aussi ? Les MOF de la gastronomie évoluent dans des établissements de standing alors que les coiffeurs… pas vraiment !
Une codification des restaurants haut de gamme existe mais pas dans notre profession. Je pense notamment aux étoiles et macarons décernés aux chefs et les exigences qui vont avec. Le coiffeur n’est pas encore prêt d’aller si loin ! Sans oublier que ceux qui ont les moyens sont plutôt les franchiseurs contrairement aux artisans indépendants.

Malgré que l’artistique ne soit plus le cœur de cible des fournisseurs, donc plus beaucoup de shows, que pourriez-vous dire aux coiffeurs sur leur avenir artistique après la compétition ?
Je ne pense pas que l’artistique n’ait plus d’avenir. Je pense simplement que depuis quelques années les grandes marques sont en attentes de nouveaux talents… qui se déclarent moins vite !
Il faut quand même que les coiffeurs qui montent sur scène sachent travailler, qu’ils aient une vraie présence scénique et qu’ils sachent s’exprimer avant que l’on mise sur eux.
Je note tout de même un réel enthousiasme pour accompagner l’équipe de France, hier encore nous étions accueillis par la société l’Oréal donc que le coiffeur soit performant et son talent pourra continuer de s’exprimer sur scène.