• Etre femme et chef d'entreprise: les critères de la réussite vus par Aïda M'dalla, à la tête de 35 salons
  • Etre femme et chef d'entreprise: les critères de la réussite vus par Aïda M'dalla, à la tête de 35 salons

  • Aïda M'Dalla by Johanna - Photographe Albin Porcherel
    Aïda M’DALLA est à la tête d’un groupe de 35 salons en succursale. Elle nous donne son point de vue de chef d’entreprise sur le potentiel des femmes à accomplir leurs projets professionnels.

    1. Aïda , pourriez-vous nous décrire votre parcours en quelques mots ?
    J’ai une formation de coiffeuse (CAP et Brevet Professionnel). J’ai démarré le métier durant trois ans comme coiffeuse, puis un an comme manager d’un salon. Mais très vite, j’ai monté ma première affaire, puisqu’à 23 ans j’ai créé mon premier salon (1998), déjà sous l’enseigne ALLURE. En 2003, je crée la holding du groupe ALLURE COIFFURE.
    En 2010, convaincue que la formation est un élément déterminant, je crée le centre de formation pour mes équipes. En 2011, je lance la gamme de produits de l’enseigne.
    Aujourd‘hui, le groupe ALLURE COIFFURE , c’est 35 salons en succursale et 150 collaborateurs.

    2. Avez-vous parfois ressenti que votre statut de femme était un obstacle ? Qu’en est-il aujourd’hui ?
    Oui, en particulier dans mes rapports avec les banquiers d’une part et les bailleurs d’autre part. Les débuts n’ont vraiment pas été faciles, d’autant qu’en plus d’être une femme, j’étais jeune lorsque j’ai monté mes tous premiers salons. Il a fallu me battre pour obtenir la confiance de ces partenaires et démontrer que mes projets tenaient la route.
    Si une porte se refermait, j’allais taper à une autre, jusqu’à atteindre mon but. Ne jamais lâcher, c’est ma philosophie !
    Mais au fond, et avec le recul, je me rends compte que toutes ces difficultés ont été un mal pour un bien, à la fois pour affirmer mon caractère déterminé et entrepreneur, mais aussi pour m’accomplir pleinement dans ce que j’ai entrepris. Les difficultés n’ont fait que renforcer ma rage de réussir.

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    3. Dans quelle mesure considérez-vous qu’être une femme est un atout pour gérer un groupe comme le vôtre ?
    Un peu autoritaire, j’aime diriger à la façon d’un homme, tout en m’appuyant sur la sensibilité et l’humanisme que seules les femmes savent cultiver. Tout en étant chef d’entreprise, je me sens aussi mère d’une grande famille, au fort caractère mais qui rassemble autour d’elle et favorise l’unité et la solidarité du groupe. J’ai développé ce sens des responsabilités au sein de ma famille, y ayant joué un rôle central très jeune.
    Je connais les prénoms de mes 150 salariés, et souvent même certains aspects de leur vie personnelle. Je n’hésite pas à leur donner des conseils et les incitent à avancer et avoir des projets, tant sur le plan professionnel que personnel lorsque l’occasion se présente.

    4. Avec l’expérience, diriez-vous que les chances de réussite sont les mêmes pour une femme que pour un homme ?
    Je trouve que de nos jours, les chances de réussite des femmes sont devenues bien meilleures qu’à mes débuts. La plus grande difficulté aujourd’hui tient au fait que réussir en tant que femme implique de faire des sacrifices. D’une certaine manière, une femme qui veut réussir doit être capable d’accepter de mettre parfois sa vie de femme entre parenthèses : se lever tôt, rentrer souvent tard, s’investir à fond dans le travail sont indispensables pour réussir, et tout cela, en plus de la prise de risque lorsqu’on est entrepreneur, impose de faire des choix.
    Car il n’y a pas de vraie réussite sans se donner à fond ! Ce sont d’ailleurs les premiers critères que regardent les banquiers de nos jours. Mais comme je le dis souvent, on est acteur de sa vie, ou spectateur…

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    5. Vous avez décidé d’ouvrir votre groupe à la franchise. Quelles sont les réactions de vos contacts lorsqu’ils découvrent que « le Boss » est en réalité « la Boss » ?
    Hormis certains cas de « jalousie féminine », les réactions sont finalement très bonnes, car passé l’effet de surprise lorsqu’il a lieu, nous allons très vite au cœur du sujet, qui est de présenter de quelle façon le groupe propose de transmettre et de partager ses atouts avec ses futurs franchisés.
    Je crois que lorsque le discours est à la fois professionnel et clair, la notion d’homme ou de femme disparaît pour laisser place à celle de chef d’entreprise à chef d’entreprise.

    6. Enfin, quels conseils de réussite professionnelle donneriez-vous à nos lectrices ?

    • Au risque de me répéter, une femme devra savoir faire des choix et accepter la part de sacrifices liée à sa réussite. Mais entreprendre, c’est aussi une façon de garantir l’avenir de ses enfants.
    • Vouloir à tout prix rester indépendante financièrement, pour ne pas être tributaire de qui que ce soit, pas même son mari.
    • Aller au bout de ses rêves, et ne pas se laisser intoxiquer par tous les mauvais penseurs autour de soi. Entreprendre, c’est prendre des risques en pensant positif, sans jamais envisager l’échec.
    • Croire sincèrement en son potentiel de femme sans trop de poser des questions de femme !
    • Suivre son instinct et ne pas baisser les bras. Rester tenace, tout en acceptant parfois des moments de faiblesse, de pleurs pourquoi pas, mais toujours rebondir sans se laisser abattre. Une femme trouve toujours la solution aux problèmes lorsqu’elle a la détermination.

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