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Embarquez dans un monde meilleur avec Francine Ladrière !
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Collection Boarding Pass - Francine Ladrière
Francine Ladrière, cette créatrice pleine d’expérience a plusieurs cordes à son arc: Inventrice d’image, gérante d’un organisme de formation, dévouée à la cause «L’image de soi par la perruque», rencontre avec cette femme d’exception qui a la tête dans les étoiles mais qui garde les pieds sur Terre.
Sara Svati -
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Livecoiffure : Racontez-nous comment tout a commencé ?
Francine Ladrière : Depuis mon plus jeune âge je suis fascinée par ce métier, tout a débuté par le biais d'une belle rencontre, un excellent maître d’apprentissage, puis j’ai poursuivi pendant sept ans dans un salon haut-de-gamme. Ce fut une révélation ! Un nouveau poste de relai-manager dans un salon Saint Algue, le tremplin fût énorme. J'ai eu accès à beaucoup de formations, et la chance de faire partie de l'équipe artistique de la franchise.
J'ai été prise sous l'aile de Cathy Monnier-directrice artistique Saint Algue à l'époque et Franck Avogadri, maître incontesté du chignon est intervenu plusieurs fois pour nous transmettre son savoir. Faisant partie des douze finalistes, j'ai coiffé les Miss France et Miss Europe. Grâce aux échanges et à la communication avec d'autres professionnels, j'ai poursuivi ma carrière avec une forte motivation. Je me suis ensuite davantage dirigé dans la formation en coachant plusieurs personnes dans un organisme de formation où j’étais responsable artistique. Depuis trois ans j'ai pris mon envol en ouvrant mon propre organisme de formation et en créant le concept « L'image de soi par la perruque ».
Livecoiffure : Vous avez donc participé aux shows de Miss France et Miss Europe, quel bénéfice en retirez-vous ?
Francine Ladrière : Cela m'a apporté la précision, le dépassement. Il faut être parfait, rapide, il y a une exactitude qui est exigée, elle doit être vraiment absolue. Quand on fait partie des finalistes, le mot « rigueur » prend tout son sens. Lorsque j'ai démarré à l'époque, j’ai eu la chance d'avoir coiffé Sonia Rolland lors de son couronnement.
Je l'ai ensuite suivie pendant son année de Miss France. C'est une belle expérience, on sort de sa zone de confort. Le challenge permet de se pousser encore et encore, d'aller de l’avant, de se lancer des défis. Tout est question de dosage. Je n'ai pas choisi ce métier pour rester dans quelque chose de constant, je l’ai choisi pour sa diversité. Nous devons nous remettre en question perpétuellement, la clientèle est très sensible aux propositions. Il faut la verrouiller chez soi, la fidéliser, faire des suggestions constamment.
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Livecoiffure : Vous êtes également formatrice, que vous apporte cette fonction?
Francine Ladrière : La formation permet de mieux comprendre les individus, c’est un partage d’énergie positive. Notre métier est compliqué, les mains et le cerveau sont sans cesse en activité, il faut être disponible, à l'écoute pour la clientèle, savoir s'exprimer, il est primordial d'être hyper bien formé et informé! Les clients confient leur tête, le coiffeur peut l'embellir ou la démolir, la moindre erreur sur le visage est directement visible, et si la coupe est ratée, catastrophe ! Si une cliente revient c'est qu'elle est contente de votre travail et à ce moment-là vous pouvez être fière de vous !
La meilleure clientèle c’est celle qui revient ! C’est très douloureux pour un coiffeur de ne pas fidéliser ses clients. Dans cet univers nous
sommes des créatifs et souvent les créatifs sont des affectifs. Ce que je préfère dans la formation c’est transmettre le savoir et l'envie aux professionnels. Le stage est interactif et l’échange est très important. En tant que créateurs, nous devons nous enrichir les uns des autres, l’union fait la force ! Lorsque je m’occupe d’une équipe, elle doit comprendre que la formation est un capital, une nouvelle technique - géométrique, texturisation- une véritable entité à la création, c'est une plus- value pour le client !
Je propose deux types de formation : une qui concerne tout ce qu’un coiffeur a besoin pour grandir dans sa création et son développement d’entreprise, avec coupes, chignons… et une autre concernant les prothèses capillaires et la mise en place de mon concept. Au départ ce fut un vrai choc quand j’ai appris tout ce qui concernait la maladie, la partie médicale. Et le désarroi de ces femmes ! C’est inconcevable pour moi de ne pas mettre notre savoir-faire et notre art pour leur bien être!
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Livecoiffure : En vous spécialisant dans la prothèse capillaire, vous répondez à la fois à un besoin médical et esthétique pour les femmes. Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans ce projet « L’image de soi par la perruque » ?
Francine Ladrière : Pour moi l'échange humain est important ! Chaque année lors de l'Octobre Rose, pendant ce mois de mobilisation nationale, il est très important d'être présent en tant que coiffeur et en tant qu'être humain pour rappeler à tout le monde ce qu'est la lutte contre un cancer. J'essaie de m'investir au maximum.
L'année dernière par exemple j'ai lancé un défi a un commerçant de ma ville, qui n’a que des hommes comme collaborateurs, j’ai proposé que les 15 employés portent une perruque féminine toute la journée, ces garçons bouchers se sont sentis totalement solidaires à la cause. La presse, les médias se sont emparés de l’événement et les dons récoltés ont été remis à l’espace ressources cancer de Douai. Humainement, c'était top ! Aujourd'hui dans cette société on a besoin de se regrouper, regardez les événements récents avec Je suis Charlie. Nous avons de plus en plus besoin de valeurs humaines !
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Concernant le sujet de L’image de soi par la perruque, ce n'est pas la maladie qui m’a le plus touchée, mais le désarroi de ces femmes face à la perte de leurs cheveux. Leur remarque est d'ailleurs forte, lorsqu'elles disent :" On me prend tout, même mon identité". Le concept que j'ai mis en place change totalement l'approche que l'on a avec une cliente malade, toutes les barrières tombent alors et je peux lire dans leurs yeux cette reconnaissance. L'alopécie n'est plus du tout appréhendée de la même manière. Elles se sentent alors rassurées, prises en charge, avec des coupes qui leur ressemblent. Les partenaires affiliés au concept travaillent également de la même manière, et je trouve ça magique.
Je trouve inconcevable que n’importe qui puisse vendre des perruques ! Il faut être un expert du cheveu et de l’image! Nous n’avons pas le droit à l’erreur quand nous commençons à sculpter la prothèse ! Une prothèse capillaire dure en moyenne une année, et régulièrement mes clientes demandent à recouper leur perruque au bout de quelques mois pour changer de look ! C’est formidable de voir qu’elles sont ravies au point de considérer leur perruque comme leur véritable chevelure !
Concernant le déroulement, chaque consultation se passe en cabine privative pour préserver l’intimité de la personne. Après une étude de morphostylisme, pour cibler ses priorités, je dessine la géométrie à reproduire et sa palette de couleur à respecter. Je rentre alors dans son univers, l’artistique entre alors en scène et très vite la maladie est oubliée. On ne vend pas du rêve, c’est bien au contraire, tellement concret. Les témoignages que je reçois de mes clientes sont forts et bouleversants, lorsque j’entends dire « vous m’avez sauvé la vie ! »
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Livecoiffure : Comment procédez-vous pour la création d’une perruque et combien coûte-t-elle en moyenne ?
Francine Ladrière : Le diagnostic, le conseil et le sculpting sont compris dans le prix de la perruque, nous faisons en sorte que le prix soit globalisé. En moyenne une perruque sculptée coûte entre 250 et 700 euros pour les fibres synthétiques. Bien sûr il existe des variations entre les cheveux courts et longs. Nous avons des entrées de gamme avec tressage extensible, milieu de gamme avec un certain confort. Plus la gamme est élevée, plus il y a des montages à la main, et plus la cliente aura de confort, c’est ça qui fait la différence de coût. La palette de couleurs est très variée. J’adore travailler avec les produits de Complément hair avec qui je suis partenaire.
Livecoiffure : Pour revenir sur des choses plus artistiques, vous avez sorti votre dernière collection printemps/été Boarding pass, expliquez-nous le concept?
Francine Ladrière : Une collection est toujours bien pensée à l'avance, elle est préparée environ neuf mois en amont. A vrai dire je fais tous les défilés de mode de la haute couture qui présentent généralement les tendances presque deux ans à l'avance. Je m'inspire d'architecture, d'art, de différentes matières, de toutes les interactions possibles et inimaginables entre ces différents éléments ! Les gens dans la rue aussi m’inspirent, il faut être hyper observateur ! Dans une collection, il faut qu'il y ait une technique particulière, une pour les cheveux longs, mi- longs, courts, il y a toujours un fil conducteur, une idée globale au niveau de ce que ça va dégager.
Je pense également à trouver une ligne directive dans les trois coupes et une même texturisation (effilage). Dans ma collection Boarding pass, j'ai voulu faire ressortir l'idée d'invitation au voyage. Je voulais en même temps montrer une femme totalement autonome, avec du caractère mais qui reste totalement glamour. La femme aujourd'hui peut être très sexy tout en étant masculine, c’est cette ambivalence qui fait la femme d’aujourd’hui, affranchie et même rebelle. La coupe courte reste très féminine et selon les contrastes de couleur apportent de la dureté ou de la douceur.
Boarding Pass, a été créé pour un été naturel, mode ou sophistiqué. La femme française 2015 est belle et rebelle mais toujours d’un glamour désarmant qui vous embarque vers d’autres horizons !
Livecoiffure : Récemment vous avez participé à un show coiffure organisé par Fauvert Professionnel ayant comme thème le Pop Art. A cette occasion, la marque lançait une nouvelle gamme de coiffants Structure Line, pouvez-vous nous parler de cette soirée ?
Francine Ladrière : La soirée s'est déroulée à l'Hôtel Renaissance à Aix en Provence, un lieu magique ! Le but du thème était de rappeler toutes les couleurs de la gamme Structure Line ! Le stylisme, créé par Benoit Witkowski, en plastique blanc de base, avec des formes géométriques très colorées rappelle les packagings Structure Line et accessoires en plexis. Amandine Faraco, la make up pro a compris mes attentes et a réalisé un maquillage très Twiggy, les taches de rousseur de couleur flashy et le regard XXL.
Les coiffures, coupes sur scène et attaches ont donné la part belle à la matière. Fauvert me fait confiance, une marque française qui est en raccord avec mes convictions. Elle s'est rapprochée de moi depuis un an, ils ont aimé mes collections que je transmets auprès des clients Fauvert partout en France. Demain peut-être serais-je plus impliquée encore pour Fauvert professionnel… L’avenir le dira !
Livecoiffure : Quels sont vos projets pour 2015 ?
Francine Ladrière : Des shows, des shows, des shows, des shows ! [rires] Il y a le mondial qui se profile, l'Italie qui m'a demandé un show Parisien... J'ai pas mal de choses qui sont en train d'arriver et de se concrétiser. On se prépare pour le Beauté sélection de Lyon à l'automne prochain! On travaille déjà dessus... Après bien sûr j'ai d'autres projets mais je ne réfléchis pas à long terme, plus à moyen terme afin de mieux consolider les choses et pour ne pas décevoir derrière. J'ai une perception du travail bien précise : Pour que les gens soient séduits sur le long terme et non pas qu'une seule fois, c'est donc beaucoup de travail en amont et il faut avoir un véritable suivi derrière, c'est primordial ! C'est un métier qui évolue constamment, alors si je devais faire passer un message c'est « Faites de la formation !»Ne vous perdez pas en route, gardez toujours à l'esprit ce que vous souhaitez faire et gardez le cap !
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